Simone Veil - « Loi sur l’interruption volontaire de grossesse » (26 novembre 1974) Simone Veil
Jusqu’au début des années 70, les femmes ne disposent pas de leur corps. Elles sont soumises à de nombreuses pressions en tous genres, souvent imposées par des hommes, mais le changement est en marche. Le 26 août 1970, le MLF, le Mouvement de libération des femmes, lance sa première action. Elles déposent une gerbe sur la tombe du soldat inconnu où l’on peut lire : « Il y a plus inconnu que le soldat, sa femme ». Le 5 avril 1971, 343 femmes déclarent en couverture du Nouvel Obs avoir avorté, c’est le manifeste des 343. En 1972, démarre le procès dit de Bobigny, cinq femmes sont jugées pour avoir aidé une jeune fille à avorter. Leur avocate, Gisèle Halimi, transforme le procès en tribune politique, en débat de société. L’interruption volontaire de grossesse devient un enjeu de santé publique. Pour ce qui est de l’avortement à l’époque, la France est divisée. Dans les années 70, une femme meurt chaque jour des suites d’un avortement clandestin. C’est dans ces circonstances que le 26 novembre 1974, Simone Veil, alors ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing se présente à l’Assemblée nationale pour défendre le texte de loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Face à elle, l’hémicycle est essentiellement composé d’hommes. Le 04 mars 2024, la France devient le 1er pays au monde à inscrire dans sa constitution l’interruption volontaire de grossesse.
Prochain épisode, le 18 mars 2024 : John Fitzgerald Kennedy – « Discours d’investiture »